La terre, la famille et l'identité : Contextualiser la santé et le bien-être des Metis
Savoir(s) autochtone(s) et santé publique
Il y a une prise de conscience croissante de la gravité et de la complexité des questions de santé chez les Premières nations, les Inuits et les Métis au Canada. Les ressources du CCNSA remettent en contexte les facteurs historiques et actuels distincts qui influencent la santé, l’état de santé et les résultats de santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Certains de ces facteurs comprennent la colonisation, le traumatisme intergénérationnel, le racisme, les déterminants sociaux de la santé, la législation, ainsi que les programmes et les politiques en santé.
Le CCNSA conçoit et publie davantage de nouvelles ressources fondées sur des données probantes concernant la santé publique et les inégalités de santé vécues par les Autochtones au Canada. Nous insistons sur une plus grande participation des Premières Nations, des Inuits et des Métis à l’élaboration et au contrôle des initiatives et des programmes de santé publique qui les concernent. Nos ressources ciblent des domaines pour lesquels les données demeurent incomplètes, comme la santé et le bien-être des Métis et des Autochtones vivant en milieu urbain, ainsi que l’absence et l’incohérence globales des données sur la santé concernant les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Dans la même optique, nous élaborons des outils qui permettent d’intégrer et d’appliquer de manière éthique ces connaissances dans les principes dominants de la santé publique, sans pour autant compromettre leur signification ou leur intérêt.
Les nombreuses ressources en matière d’application des connaissances du CCNSA devraient particulièrement intéresser des personnes tournées vers l’avenir, dont les étudiants, les éducateurs, les chercheurs, les praticiens, les leaders de la communauté et les décideurs dans les domaines de la santé publique, de la médecine et des sciences infirmières.
La terre, la famille et l’identité : Contextualiser la santé et le bien-être des Metis est rédigé par l'universitaire et historienne metisse Brenda MacDougall. Son ouvrage trace la chronologie des Metis au Canada − un peuple et une culture bien distincts − qui ont émergé à travers des mariages entre les « commerçants français, écossais et anglais avec principalement, mais pas exclusivement, des femmes cries, dénées, saulteaux ou anichinabées, et assiniboines » (p. 9). Grâce à cette exploration, elle souligne comment la parentalité (wahkootowin) et la culture, la souveraineté et la gouvernance métisses sont essentielles à l'identité, à la santé et au bien-être.
Les Métis sont l'un des trois peuples autochtones reconnus par la Constitution canadienne. Malgré cette reconnaissance, ils ont été en grande partie exclus des responsabilités fiduciaires et des garanties juridiques des Premières Nations et des Inuits au Canada. De plus, leur identité autochtone et leur statut de nation ont souvent été contestés, voire carrément oubliés, dans le contexte canadien. Pourtant, les Metis ont des expériences coloniales semblables à celles des Premières nations et des Inuits. Ils ont été et continuent d’être influencés par les politiques, les lois et les pratiques coloniales, y compris la dépossession de terres ancestrales; la marginalisation et la discrimination sociale, politique et économique; et l’enlèvement d’enfants par le biais de pensionnats indiens et de services d'assistance à l'enfance. Les traumatismes intergénérationnels et historiques vécus par les peuples métis sont responsables des problèmes de santé et de bien-être qu'ils éprouvent par rapport aux allochtones. On continue à manquer de recherches, preuves et études longitudinales cohérentes sur les déterminants de la santé et du bien-être des Metis.
Après un survol historique approfondi des expériences metisses, l'auteure se tourne vers l'émergence et la résurgence du leadership politique et la création d'organisations représentatives qui ont participé aux revendications territoriales, aux droits de chasse et de pêche, aux programmes d'autodétermination, d'éducation, d'économie, et de santé et de bien-être propres aux Metis. Les décisions historiques, telles que les décisions Powley (2003) et Daniels (2016), constituent des avancées dans les droits des Metis et, selon MacDougall, « représentent un nouvel espoir pour leur santé, leur bien-être et leur sécurité culturelle » (p. 25).